L'argot parisien
Voici la scène de la cuisine qui réunit le casting au grand complet. Ses dialogues brillants témoignent du talent de Michel Audiard qui s'impose comme "le Shakespeare de l'argot parisien".
Objectif de l'activité : découvrir l'argot des années 60 et travailler la compréhension de certains traits d'oralité.
Commencez par donner les informations sur le film (réalisateur, acteur, synopsis), puis passer la scène une première fois. Demander aux élèves de donner leurs impressions sur ce qu'ils ont vu et entendu.
Puis, distribuer les dialogues et les faire lire. Réécouter la scène (3:54 - 7:05) avec les dialogues sous les yeux et faire relevez dans l'extrait les mots ou expressions en argot. Déduire le sens en fonction du contexte et trouver les équivalents en langue standard. Relevez les traits d'oralité et finalement faire jouer la scène avec le dialogue sous les yeux.
RAOUL VOLFONI : L'alcool à c't'age là !
MONSIEUR FERNAND : C'est un scandale hein ?
RAOUL VOLFONI : Nous par contre, on est des
adultes, on pourrait peut être s'en faire un petit ?
MONSIEUR FERNAND : Ça le fait est. Maître
Folace ?
MAITRE FOLACE : Seulement, le tout venant a
été piraté par les mômes. Qu'est ce qu'on fait, on s'risque sur le bizarre ? Ça
ne va rajeunir personne.
RAOUL VOLFONI : Ben nous voilà sauvés.
JEAN : Tiens, vous avez sorti le vitriol ?
PAUL VOLFONI : Pourquoi vous
dites ça ?
MAITRE FOLACE : Eh !
PAUL VOLFONI : Il a pourtant
un air honnête.
MONSIEUR FERNAND : Sans être
franchement malhonnête, aux premiers abords, comme ça, il ... A l'air assez
curieux.
MAITRE FOLACE :Il date du
Mexicain, du temps des grandes heures, seulement on a du arrêter la
fabrication, y'a des clients qui devenaient aveugles. Oh, ça faisait des
histoires.
Ils boivent
RAOUL VOLFONI : Faut
reconnaître, c'est du brutal !
PAUL VOLFONI : Vous avez raison,
il est curieux hein ?
MONSIEUR FERNAND : J'ai connu
une polonaise qu'en prenait au petit déjeuner. Faut quand même admettre que
c'est plutôt une boisson d'homme. (Il tousse)
Ils se resservent
RAOUL VOLFONI : Tu ne sais pas
ce qu'il me rappelle ? C't'espèce de drôlerie qu'on buvait dans une petite
taule de bien ho har, pas tellement loin de Saigon. Les volets rouges et la
taulière, une blonde komac. Comment qu'elle s'appelait non de dieu ?
MONSIEUR FERNAND : Lulu la
nantaise.
RAOUL VOLFONI : T'as connu ?
PAUL VOLFONI : J'lui trouve un
goût de pomme.
MAITRE FOLACE : Y’en a.
RAOUL VOLFONI : Et bien c'est
devant chez elle que Lucien le cheval s'est fait dessoudé.
MONSIEUR FERNAND : Et par qui
? Hein ?
RAOUL VOLFONI : Ben v'la que
j'ai pu ma tête.
MONSIEUR FERNAND : Par Teddy
de Montréal, un fondu qui travaillait qu'à la dynamite.
RAOUL VOLFONI : Toute une
époque !