Bienvenue à la communauté fle

Ce blog s'adresse aux enseignants et aux apprenants de français langue étrangère. Il s'agit de partager mes idées d'activités et mon matériel pour la classe de fle ainsi que d'apporter des informations sur l'actualité culturelle française. Il est aussi le reflet de mon univers et mes gouts personnels. Il se dirige surtout aux niveaux intermédiaire (B1 et B2) et avancé (C1).
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samedi 24 novembre 2012

A quoi ça sert l'amour

Quel est le point commun entre Carla Bruni et Édith Piaf ? Non, pas la voix. Mais peut être le curriculum amoureux. Si la môme chantait si bien l'amour c'est sans doute parce qu'elle savait bien de quoi elle parlait. La chanson Ça sert à quoi l'amour, écrite sur mesure pour elle, est interprétée en duo avec son troisième mari, Téo Sarapo, en 1962. Face aux questions désabusées du jeune homme elle oppose une foi inébranlable en l'amour.



La vidéo d'animation suivante permet de découvrir avec humour la chanson :

À quoi ça sert l'amour?                       
On raconte toujours
Des histoires insensées.
À quoi ça sert d'aimer ?

- L'amour ne s'explique pas !
C'est une chose comme ça
Qui vient, on ne sait d'où
Et vous prend tout à coup.

- Moi, j'ai entendu dire
Que l'amour fait souffrir
Que l'amour fait pleurer.
À quoi ça sert d'aimer ?

- L'amour, ça sert à quoi ?
À nous donner d'la joie
Avec des larmes aux yeux
C'est triste et merveilleux !

- Pourtant, on dit souvent
Qu'l'amour est décevant
Qu'il y en a un sur deux
Qui n'est jamais heureux

- Même quand on l'a perdu
L'amour qu'on a connu
Vous laisse un goût de miel.
L'amour c'est éternel !

- Tout ça, c'est très joli
Mais quand tout est fini
Il ne vous reste rien
Qu'un immense chagrin

- Tout ce qui maintenant
Te semble déchirant,
Demain, sera pour toi
Un souvenir de joie !

- En somme, si j'ai compris
Sans amour dans la vie
Sans ses joies, ses chagrins
On a vécu pour rien ?

- Mais oui ! Regarde-moi !
À chaque fois j'y crois
Et j'y croirai toujours
Ça sert à ça, l'amour !

Mais toi, t'es le dernier
Mais toi, t'es le premier !
Avant toi, y avait rien
Avec toi je suis bien !

C'est toi que je voulais
C'est toi qu'il me fallait !
Toi que j'aimerai toujours
Ça sert à ça, l'amour !

lundi 17 septembre 2012

Rumba des îles


Rumba des îles est un texte écrit par Marguerite Duras pour son film India Song (1975). Elle l'interprète dans un magnifique duo avec l'actrice Jeanne Moreau accompagné de la musique du compositeur argentin Carlos d'Alessio. Les paroles simples mais très évocatrices nous transportent jusqu'aux rives du Gange à Calcutta.

Je vous conseille d'écouter et de lire le dialogue en même temps.



(Jeanne) Cette lumière ?
(Marguerite) La mousson, dessous : le Bengale
(Jeanne) Cette poussière là-bas ?
(Marguerite) Calcutta Central
(Jeanne) Cette rumeur ?
(Marguerite) Le Gange
(Jeanne) Où est-on ?
(Marguerite) L'Ambassade de France aux Indes
(Jeanne) Il y a comme une odeur de fleurs ?
(Marguerite) La lèpre

(Jeanne) Cette couleur verte, elle grandit
(Marguerite) L'océan Indien
(Jeanne) Ces jonques ?
(Marguerite) Le riz. Elles vont vers le grand Mandel
(Jeanne) Sur les talus, ces taches sombres ?
(Marguerite) Les gens. La densité la plus élevée du monde
(Jeanne) Ces miroirs noirs ?
(Marguerite) La rizière indienne
(Jeanne) Ces lueurs là-bas ? On brûle les morts de la faim ?
(Marguerite) Oui. Le jour vient

(Jeanne) Cet amour ?
(Marguerite) L'amour
(Jeanne) On danse à l'autre bout du hall ?
(Marguerite) Des touristes de Ceylan
(Jeanne) Qu'elle est blanche ! Qu'elles sont blanches les femmes de Calcutta !
(Marguerite) Pendant six mois, elles ne sortent qu'avec le soir, fuient le soleil
(Jeanne) Morte là-bas ?
(Marguerite) Aux îles, trouvée morte, une nuit

(Jeanne) Ce mot ?
(Marguerite) Désir

(Jeanne) Celle qui vient dans cette odeur de fleurs ?
(Marguerite) Une mendiante
(Jeanne) Folle ?
(Marguerite) C'est ça ! Elle vient de Birmanie
(Jeanne) Maigre !
(Marguerite) La faim
(Jeanne) À Calcutta, elles étaient ensemble ?
(Marguerite) Oui, c'était pendant les mêmes années
Paroles: Marguerite Duras. Musique: Carlos d'Alessio   1975 © Polydor note: du film India Song 

Pour le Fle : travail d'expression écrite.
Le texte est construit autour d'une série de questions et de réponses dont l'objectif est d'évoquer Calcutta à travers des images presque photographiques, des couleurs, des odeurs et même des sons. On pourrait demander aux élèves d'écrire un texte qui ferait la description de leur ville. Ils peuvent même reprendre la majorité des questions et donner d'autres réponses.

Et pour ceux qui ont aimé et qui veulent continuer à voyager dans le temps et l'espace, écoutez une autre chanson du même film interprétée par Jeanne Moreau : India song

vendredi 20 juillet 2012

Le nez de Cléopâtre

C'est Blaise Pascal, mathématicien et philosophe français du XVIIe siècle, qui a rendu célèbre le nez de Cléôpatre grâce à cette citation: "Le nez de Cléopâtre : s'il eût été plus court, toute la face du monde aurait changé". Selon Pascal, ce qui est secondaire peut prendre une importance considérable. Si la reine d'Egypte avait eu un autre visage, César et Marc-Antoine ne seraient pas tombés amoureux d'elle et l'histoire du monde aurait changé (jeu de mot entre la "face" du monde, ici l'histoire, et la "face" d'une femme).

Et si... ? 
C'est bien connu, avec des "si" on refait le monde.
Mais pourquoi ne pas proposer aux élèves de refaire l'Histoire, justement et de chercher des propositions d'Histoire alternative.
Ce type d'exercice qui consiste à réinventer l'Histoire constitue un genre littéraire, souvent vu comme un dérivé de science-fiction : l'uchronie (par juxtaposition des mots "utopie" et "chronos"). Il permet pour le FLE de travailler l'expression de l'hypothèse dans le passé (la condition de s'est pas réalisée).

Quelques exemples d'amorces d'uchronie, imaginez la suite :

Et si Christophe Colomb n'avait pas découvert l'Amérique....
Et si l'invincible Armada avait battu la flotte anglaise et les espagnols avaient envahi l'Angleterre...
Et si Marie-Antoinette n'avait pas été guillotinée...

On peut demander aux élèves de proposer des amorces sur l'histoire de leur pays.

Pour terminer, une vidéo de Ray Ventura : Le nez de Cléopâtre (1938) où le fameux nez aurait dû être cette fois plus long... et un extrait des paroles de cette chanson.




Si le nez de Cléopâtre avait été plus long
Si le grand Paganini n’avait pas joué d’violon
Et si Roméo n’avait pas rencontré Juliette, 
On n’en s’rait pas là !

Si vraiment tous les chemins ne menaient pas à Rome
Si le père Adam n’avait pas tant aimé les pommes
Si les gars de Jéricho n’avaient pas eu d’ trompettes,
On n’en s’rait pas là !

Oh non, sans tout cela on n’aurait pas d’ennuis
Oh non, tous nos tracas seraient bien vite enfuis ….

Car si la Joconde n’avait pas son fameux sourire
Si Cambronne n’avait pas eu son petit mot à dire
Si François premier s’était payé une bicyclette,
On n’en s’rait pas là ! 
(...)


mercredi 20 juin 2012

Paris en chansons

L' exposition Paris en Chansons, actuellement à la Galerie des Bibliothèques (Paris)s'inspire d'une citation de George Gershwin : " Il n'y a que deux sujets de chansons possibles : Paris et l'amour ". Elle associe des photos et des affiches à un parcours sonore qui permet d'écouter plus de 200 chansons sur Paris, du 16e siècle à aujourd'hui.
En complèment le site de l'exposition offre notamment une cartographie sonore de Paris pour retrouver les chansons par arrondissement, par rue, par interprète ou par décennie de création des oeuvres (cliquez sur Carte interactive dans le menu d'accueil du site).
Je vous conseille d'y faire un tour (en internaute). C'est une jolie idée pour (re)découvrir la chanson française.




samedi 17 mars 2012

Les Bourgeois de Jacques Brel

Ecrite en 1962, Les Bourgeois est une des chansons emblématiques de Jacques Brel. Voici une vidéo où le chanteur-compositeur-interprète démontre sa capacité à improviser.




Les paroles de cette chanson permettent de travailler l'imparfait et le gérondif.
Thème de discussion : la jeunesse et les conflits de génération.
Quel est le mot sous-entendu de la dernière phrase du refrain ?

Le cœur bien au chaud
Les yeux dans la bière
Chez la grosse Adrienne de Montalant
Avec l’ami Jojo
Et avec l’ami Pierre
On allait boire nos vingt ans
Jojo se prenait pour Voltaire
Et Pierre pour Casanova
Et moi, moi qui étais le plus fier
Moi, moi, je me prenais pour moi
Et quand vers minuit passaient les notaires
Qui sortaient de l’hôtel des "Trois Faisans"
On leur montrait notre cul et nos bonnes manières
En leur chantant :

Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient bête
Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient...


Le cœur bien au chaud
Les yeux dans la bière
Chez la grosse Adrienne de Montalant
Avec l’ami Jojo
Et avec l’ami Pierre
On allait brûler nos vingt ans
Voltaire dansait comme un vicaire
Et Casanova n’osait pas
Et moi, moi qui restais le plus fier
Moi j’étais presque aussi saoul que moi
Et quand vers minuit passaient les notaires
Qui sortaient de l’hôtel des "Trois Faisans"
On leur montrait notre cul et nos bonnes manières
En leur chantant :

Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient bête
Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient...

Le cœur au repos
Les yeux bien sur Terre
Au bar de l’hôtel des "Trois Faisans"
Avec maître Jojo
Et avec maître Pierre
Entre notaires on passe le temps
Jojo parle de Voltaire
Et Pierre de Casanova
Et moi, moi qui suis resté l’plus fier
Moi, moi je parle encore de moi
Et c’est en sortant vers minuit, Monsieur le Commissaire
Que tous les soirs, de chez la Montalant
De jeunes peigne-culs nous montrent leur derrière
En nous chantant :

Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient bête
Les bourgeois, c’est comme les cochons
Plus ça devient vieux, plus ça devient...